C’est à travers des questionnements sur l’aliénation et l’utopie d’une croissance infinie qu’est née l’idée d’écrire un spectacle. Nous avons imaginé une situation de travail au sein d’une usine, dans une start-up aux nouvelles méthodes de travail. Une entreprise qui promet à ses collaborateurs un pouvoir de décision en leur donnant l’illusion que leurs convictions sont au coeur de leurs actions. Les collaborateurs, ou travailleurs, éprouvent des difficultés à s’opposer à une hiérarchie autoritaire dans la mesure où celle-ci les responsabilise dans ce mode de fonctionnement. De plus, nous voulions mettre en lumière les paradoxes de certaines innovations technologiques, qui, en prétendant régler l’entièreté d’un problème, le déplace. Force est de constater que l’enjeu vaste et vertigineux du déclin climatique est vite négligé dès lors que les efforts mis en oeuvre n’aboutissent qu’à une faible amélioration sur une partie du problème. Cette vision fragmentaire nous éloigne des sens profonds qui animent nos actes et nos pensées. Ce spectacle n’a pas la prétention d’apporter une quelconque solution, mais il a vocation à ouvrir un espace de réflexion collective.

Credit photo / Aurore Lecaplain